Benoit XIII 1724-1730
Fils du duc de Gravina (dans les Pouilles), né le 2 février 1649, Pietro Francesco Orsini compte, dans sa famille, les papes Celestin III et Nicolas III.
Malgré les réticences de sa familole, il renonce à son héritage et entre chez les Dominicains. Il est nommé, contre son gré, cardinal par Clément X, dont la nièce a épousé son frère. Evêque de
Bénévent, il vit comme un simple moine, entièrement occupé à ses devoirs sacerdotaux. Après deux mois de conclave, les clans français et impériaux, de guerre lasse, choisissent à l'unanimité cet
ascète dont l'humilité n'a d'égale que la piété- qui ne quittera jamais sa robe de bure.
Pour lutter contre les mauvais moeurs, il fait fermer tous les lieux de débauche dans Rome, et interdit les loteries, pourtant source de revenus non négligeables dans les Etats pontificaux.
Incapable d'assumer sa charge, il confie le pouvoir pontifical au cardinal Niccolo Coscia, un aventurier qui se livre à toutes sorte d'exactions, que, à la mort de Benoit XIII, les Romains
obligeront à s'enfuir après avoir echappé de peu à un lynchage. En 1732, il sera arrêté, dépouillé de toutes ses dignités, accusé d'être un faussaire et un maître-chanteur et emprisonné pendant
dix ans au château Saint-Ange.
Durant les cinq ans de règne de Benoit XIII, il ne se passe rien, ou presque : le duc de Savoie accentue son emprise sur la Sicile, la bulle Unigenitus
est une nouvelle fois confirmée, ce qui relance la controverse entre l'Eglise et les jansénistes. Jean de la Croix (mystique espagnol qui a réformé les carmes, contemporain de Sainte Thérèse
d'Avila) est canonisé sous son pontificat. Mort le 21 février 1730 à 81 ans, Benoit XIII, une fois oubliés les abus de son protègé Coscia, laissera le souvenir d'un pape modeste et
bon.