Benoit XIV 1740-1758
Né à Bologne le 31 mars 1675 dans une famille noble, mais pauvre, Prospero Lambertini connaît une ascension rapide au sein de la Curie. Après un conclave
de six mois (le plus long des Temps modernes), cet homme cultivé, conciliant, doué d'un sens politique aigu, est élu. Un choix heureux, car le nouveau pape est adapté à son époque. Ainsi se
lie-t-il avec Frédéric de Prusse, bien qu'il soit le chef d'un état protestant. On lui doit la reconnaissance des mariages entre catholiques et protestants. Comme Innocent XIII, il condamne
l'action des Jésuites en Extrême-Orient et rejette toute adaptation de la lithurgie romaine aux traditions locales. Il calme le sombre zèle de l'Inquisition, fait réviser l'Index (liste des ouvrages interdits), limite les taux d'usure, diminue les fêtes ostentatoires du haut clergé romain et encourage les sciences.
S'il signe encore des concordats avec la Sicile (1741), la Sardaigne (1742) et l'Espagne (1753), son autorité temporelle n'en est pas moins fortement ébranlée. Il laisse à sa mort de nombreux
écrits dont un Traité de canonisation. Il crée une chaire de mathématiques et une chaire de chimie à l'université pontificale. Après un brillant
pontificat de dix-sept ans, celui que Catherine de Russie a surnommé "l'homme sage" s'éteint le 3 mai 1758 à 83 ans. Le romancier anglais Horace Walpole le décrira comme un " prêtre ni insolent
ni vide, un prince sans favorites, un pape sans neveux ".