Clément VIII 1592-1605
Né le 24 février 1536 d'un père avocat qui a dû fuir Florence en raison de son opposition aux Médicis, Ippolito Aldobrandini connaît une ascension rapide
dans l'entourage pontifical, où il sait faire apprécier ses compétences de légiste. Son nom a été évoqué lors des trois conclaves précédents celui son élection, où le clan espagnol, bien qu'il
n'en soit pas, vote pour lui. C'est un savant, pieux, à la conduite jusqu'ici irréprochable, et, à 56 ans, en bonne santé apparente.
Elu, Clément VIII lève les condamnations prononcées contre le roi de France Henri IV, lequel, en effet, est passé au catholicisme (1595). Cet évenement porte atteinte à l'hégemonie espagnole et
Clément VIII a enfin les mains libres pour intervenir dans les affaires spirituelles françaises, si troublées par les guerres de Religion. François de Salles le seconde dans ses efforts pour la
contre-réforme. Il reste toutefois prudent dans l'application, en France, des décisions du concile de Trente, surtout depuis la publication de l'édit de Nantes (1598) qui donne aux protestants la
liberté de culte dans certaines villes.
Sous son pontificat est condamné et brulé le dominicain Giordano Bruno, accusé d'avoir répandu une doctrine panthéiste. Clément VIII est un personnage ambigu, dont l'honnêteté ne peut être mise
en doute, mais qui cède au népotisme, qui participe à des réunions de l'Inquisition, tout en restant très ouvert aux arts et à la littérature. Il compte parmi les papes mécènes de Rome, protège
Le Tasse dont la Jérusalem délivrée est l'apogée de la contre-réforme. De nombreuses constructions et restaurations sont exécutées sur son ordre. Roland
de Lassus lui dédie sa dernière création musicale : Les Larmes de saint Pierre. Le jubilé de Rome, qui a lieu sous son pontificat, provoque la venue
de millions de pélerins : l'ouverture de la Sainte Porte, le 31 décembre 1599, à Saint Pierre, est suivie par 90000 personnes ! Il décéde à Rome le 3 mars 1605, 229e
pape du 30 janvier 1592 au 3 mars 1605.