Le canton de Ploeuc-sur-Lié


Ploeuc sur Lié | Le Bodéo | La Harmye | L'Hermitage Lorge | Lanfain | Plaintel

 

 

Le canton de Ploeuc-sur-Lié fait partie de l'arrondissement de Saint-Brieuc (Bretagne - Côtes d'Armor - Trégor / Goëlo / Argoat / Penthièvre ....). 

Le canton de Ploeuc est créé en 1790. Il est modifié en l’an X et subit des modifications minimes (échange entre Ploeuc et Plémy en 1827 et acquisition d’une fraction de Saint-Brandan en 1829). Le canton de Ploeuc-sur-Lié comprend aujourd’hui 6 communes.

  PLOEUC-SUR-LIE ( Ploeuc-sur-Lié ) ; 
  LE BODEO ( Le Bodéo ) ;
  LA HARMOYE ( La Harmoye ) ; 
  L'HERMITAGE-LORGE ( L'Hermitage-Lorge ) ; 
  LANFAINS ( Lanfains ) ; 
  PLAINTEL ( Plaintel ) ;

 

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLOEUC-SUR-LIE

Ploeuc-sur-Lié vient du breton « ploe » (paroisse) et de « hudic » (paisible).

Ploeuc est une ancienne paroisse primitive qui englobait jadis le territoire actuel de Ploeuc-sur-Lié et celui de Gausson. Ploeuc-sur-Lié (Ploec) a le titre de paroisse primitive dès 1182 ou 1274 (Anc. év. I, 376). Elle est le siège de la seigneurie de Ploeuc-Tymeur. En récompense des services rendus à Louis XIII, au siège de la Rochelle (1627-1628) par Sébastien de Ploeuc, le roi autorise les seigneurs de Ploeuc à tenir 4 foires et un marché sur la place du bourg. 

En 1664, le territoire passe entre les mains de la famille de La Rivière dont l'un des célèbres membres est Gilbert Motier (1757-1834), encore surnommé "le marquis de La Fayette". Cette seigneurie est vendue en 1783 à la marquise de la Chase (ou Chasse), pour couvrir les frais de l’expédition outre-Atlantique. La paroisse de Ploeuc, appartient au diocèse de Saint-Brieuc et avait jadis pour succursale la paroisse de Gausson (existant dès 1426). 

L'ancienne paroisse de Ploeuc-sur-Lié avait pour ressort Saint-Brieuc et pour subdélégation Moncontour. La cure était à l'alternative. La paroisse de Ploeuc-sur-Lié (Ploeuc) est érigée en commune en 1790. Par ordonnance du 24 mars 1824, la commune de Ploeuc-sur-Lié (Ploeuc) fait échange de territoire avec la commune de Plémy, lui cédant deux fractions, l'une à la limite de Plouguenast, l'autre au sud du village de Quimet en Plémy ; en contrepartie, elle reçoit de Plémy deux fractions proches des Rues en Plémy. Par une autre ordonnance, du 3 janvier 1839, Ploeuc-sur-Lié (Ploeuc) s'accroît de deux enclaves de Plaintel : celle des Près-Paillard et celle des villages de Caribet et du Petit-Saint-Brieuc. Son nom est changé en celui de Ploeuc-sur-Lié par décret du 3 juin 1965.

On rencontre les appellations suivantes : Ploehuuc (en 1182), Par. de Ploec (en 1274), Pluec (en 1330), Par. Plebis Gausson (en 1368), Ploecgausson (en 1369), Pleouc Gausson, Ploeuc-Gausson (en 1426), Pleuc Gausson (en 1438), Ploeuc-Gausson (en 1480), Pleust (en 1536 et en 1569), Ploeuc-sur-Lié (depuis 1965). On trouve la forme Pleouc et Pleouc-Gausson en 1426 pour la différencier de Plouëc-du-Trieux (anciennement Ploec).

Note : la commune de Ploeuc est formée des villages : Caribet, la Touche, Gouromplé, Fontenieux, Saint-Eloy, Rouault, Bertugun, la Saudrelle, le Grand-Ros, la Vieille-Ville, la Touche-Vizel, Gourméneu, les Norniers, Hidrio, Prigiens, Jagu, le Chesnay, Douancre, Louis, la Roncière, Coatrion, Tréveray, Neuf-Fontaines, Pourhon, Saint-Magnan, Branlée, la Hazaie, Saint-Just, la Bernardais, Cosseul, Paimpoul, etc…

PATRIMOINE de PLOEUC-SUR-LIE

 

l'église Saint-Pierre (1885-1886), oeuvre de l'architecte Alphonse Guépin. Elle remplace une ancienne église. La première pierre de la nouvelle église est bénie le 22 mars 1885. L'édifice est terminé le 31 octobre 1886 et béni le 25 décembre 1886. Les autels latéraux datent du XVIIIème siècle. Le maître-autel est l'oeuvre de Le Merrec ;

la chapelle Saint-Just (XVème siècle). On y trouve des restes du XVème siècle. Le porche date de 1681 et porte l'écusson des seigneurs de Ploeuc ;
la croix de Saint-Eloi (XVII-XVIIIème siècle). Cette croix est, avec la fontaine, un des seuls vestiges de la seigneurie de Saint-Eloi qui appartient en 1480 à la famille Le Moenne (Alain Le Mouenne est mentionné en 1480), puis à la famille Bréhand  (René de Bréhand est mentionné en 1536) ;
la croix de Saint-Just ; 
la croix des martyrs (1879). Cette croix est édifiée en souvenir de la mort de six chouans de Ploeuc-sur-Lié, fusillés par les soldats républicains, le 17 thermidor an III ;
la croix Marie Ecobichon (1921). Cette croix est érigée en souvenir d'une jeune fille (1883-1937) qui, au cours de la cérémonie de son mariage, répondit "non" à la question du recteur et se fit religieuse ;
les calvaires des Justices (1756), situés à la Maladrerie. Ils sont érigés à l'endroit où se trouvaient jadis le gibet et les pots ou fourches patibulaires de la seigneurie de La Corbière ;
les fontaines Saint-Eloi (XVIIème siècle), de la Vieuville, du Grand-Roz et Saint-Just ;
le château ou le manoir de la Corbière (1545-1764). Siège de la seigneurie ou comté de Ploeuc. On signale un Guillaume de Ploeuc (en 1480), et un sieur de Pleust ou Ploeuc-sur-Lié ( demeurant près de Kerahaes) en 1536. Vers 1545, Charles de Ploeuc (époux de Marie de Saint-Guesnou) reconstruit le manoir (leurs armes sont visibles sur une cheminée intérieure). Le manoir est restauré par la suite, en 1764, par la famille La Rivière ; 
le manoir du Terte (1689) ;
le manoir de la Ville-Rouault (XVIIIème siècle) ; 
le manoir de la Lande-Valo (XVII-XVIIIème siècle) ;

le manoir de la Vieuville (XVIIème siècle). Propriété de Jehan Penthièvre en 1480 et de Hervé Penthievre (ou Paintievre) en 1536 ;
une maison (1622), située rue de la Gare ;
les moulins à eau de la Vieuville, de la Corbière (XVIIème siècle), de Grillon, Neuf, de la Marre, du Pont d'Or, Gougeon, Bertrand, Guéné, Rolland, de St Magnan, de St Eloy, du Pont-à-l'Ane (dont 8 moulins sur la rivière le Liè) ; 

A signaler aussi :

 

 

le menhir de la Roche-Bayo (époque néolithique) ;

 

les menhirs renversés, situés près de Bayo ;

 

des haches néolithiques, découvertes au lieu-dit La Touche-aux-Moines ;

 

ANCIENNE NOBLESSE de PLOEUC-SUR-LIE

Le 22 février 1664, Yves-Olivier de la Rivière achète la seigneurie de Ploeuc, saisie en 1662 sur la marquise de Montgaillard. Par lettres patentes du 14 avril 1696, la terre de Ploeuc est érigée en comté (archives des Côtes d'Armor, 1E 658). Le 5 août 1783, Gilbert de La Fayette et son cousin, le marquis de Lusignan, qui viennent d’hériter de la famille La Rivière (suite au décès de Charles Yves Thibaut de la Rivière le 20 avril 1781), vendent la seigneurie de Ploeuc à la marquise de la Chasse. 

La seigneurie de Ploeuc, qui possédait jadis un droit de haute, moyenne et basse justice, appartenait à M. de la Rivière. L'Isle, qui possédait un droit de moyenne et basse justice, appartenait à M. de Bréhand. Saint-Eloy ou Saint-Eloi (avec chapelle et prison), qui possédait un droite de haute, moyenne et basse justice, appartenait à Mme de La Rivière. La Touche-aux-Moines possédait un droit de haute, moyenne et basse justice. Le Gué, qui possédait un droit de haute, moyenne et basse justice, appartenait à M. de Carlan. La Hazais, qui possédait un droit de moyenne et basse justice, appartenait à M. de Carlan. Le Pont-à-l'Ane, qui possédait un droit de haute, moyenne et basse justice, appartenait à M. de la Rivière. Crémeur (avec chapelle, étang, moulin et fuie), qui possédait un droit de haute justice, appartenait à M. Le Sage de Cremeur. La Corbière (avec chapelle et étang).

Lors de la réformation du 7 octobre 1426, sont mentionnés plusieurs nobles de Ploeuc-sur-Lié : Annor de Penthièvre, Geffroy Hux, Jehan Raoul, Bertrand Goujon, Eon de Brehant, Jouhan Le Mouene, Alain Le Mouenne, Guillou Franczois, Alain Budes, Roland Guehenneuc, Olivier de Coesmeur ou Cresmeur, Eon de Launay, Guillo Chenet, Guillo de Penthievre. On mentionne aussi Olivier Pleouc et Guillotine sa soeur, relicta Alain Dollou, Eon Le Mouenne et sa mère, Perrin Visdelou, relicta Olivier Riou, Jean Visdelou, Pierre Jagu et sa mère, Pierre de Launay, Etienne de Launay. 

Lors de la réformation du 4 mars 1536, sont mentionnées plusieurs maisons nobles de Ploeuc-sur-Lié : Le Vaudelier, La Corbière et Ploeuc-sur-Lié (au sieur de Pleust ou Ploeuc-sur-Lié, demeurant près de Kerahaes), L'Isle et La Ville-Roussin (à Antoine de Brehant), Saint-Eloi (à René de Brehant), Le Pont-à-l'Ane, Saint-Eloy, Le Vaudorbel, La Ville-Junguennet et La Hazaie (à Jehan Visdelou, sieur de Pont-à-l'Ane), La Touche-es-Moines et La Touche-Rouaud (à Jacques Le Moenne), Le Ros et Les Clèches (à Hervé Helbert), Bayo (à un nommé Chaton), La Roncière (à François Gucheneuc), La Vieuville (à Hervé de Paintievre), Cosseul (au sieur de La Marre), Le Quartier (à Pierre de Kermser de Quintin), Launay (à un nommé Le Moenne, sieur de La Bonyere), Le Mourier (à la famille Hus), La Marre-Jouan (à Olivier Gueheneuc en Moncontour), une maison au bourg (à Roland Milon), La Saudrette (à un nommé de Launay), Hydrio (à Jacques Visdelou), La Grasaulnay (au sieur de La Marre-Jouan), La Hazaie (à un nommé de Meur).  

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 27 nobles de Ploeuc (Ploeuc-sur-Lié) :

 

Jehan AGUILLON (60 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d’ordonnance ;

 

Geoffroy BERNARD : comparaît revêtu d’une robe ;

 

Jehan BUDES (3 livres de revenu) : défaillant ;

 

Pierre BUDES (6 livres de revenu) : porteur d’une brigandine ;

 

Guillaume CHEVET (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Antoine DE BREHAND, vicomte de l’Isle (120 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

 

Jehan DE BREHAND (3 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Tristan DE BREHAND (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Alain GUEHENNEUC (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Jehan HAMON (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Guillaume HUES (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Pierre JUHEL (1 livre de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Alain LE MOUENNE de Saint-Eloy (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Mathelin MOREL (2 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

MOREL (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Guillaume NORMAND (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Guillemin PENGREAL (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Jehan PENTHEVRE (5 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d’ordonnance ;

 

Guillaume PLOUEUC (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Roland RIOU (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Guillaume ROULLE (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Alain VISDELOU (20 livres de revenu) : défaillant ;

 

Geoffroy VISDELOU (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

 

Guillaume VISDELOU (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Jehan VISDELOU (2 livres de revenu) : défaillant ;

 

Léonard VISDELOU (7 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une vouge ;

 

Olivier VISDELOU de Pontalasne (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

 

                                                         

ETYMOLOGIE et HISTOIRE du BODEO

Le Bodéo vient du breton « bot » (demeure) et de Saint Eo, sans doute un simple ermite. A noter que Elo, Thelo ou Théliau était neveu de saint David et beau-frère de Budic, roi de Bretagne. Il fut archevêque de Menevie, passa sept ans et demi à Dol, puis se retira dans un couvent où il mourut vers l'an 580.

Le Bodéo est, semble-t-il, un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Corlay. L’église de Bodéo (Bodoeou) est mentionnée dès 1169-1170 dans un accord réalisé par l'archevêque de Tours entre l'évêque et le chapitre de Cornouaille. La paroisse de Bodéo (Bodeou) est mentionnée, en 1246, dans les chartes de l'abbaye de Bonrepos ou Bon-Repos en Saint-Gelven (Anc. év. VI, 178 ). L'abbaye de Bon-Repos s'y voit octroyer des biens par Olivier de Caurel et Guillou, fils de Faber. La paroisse de Bodéo appartenait jadis au diocèse de Quimper et avait comme succursale, la paroisse de La Harmoye. 

L'ancienne paroisse du Bodéo avait pour subdélégation Quintin, et pour ressort le siège royal de Saint-Brieuc. La paroisse de Bodéo élit sa première municipalité au début de 1790. Deux ordonnances sont venues modifier son territoire : échange entre Le Bodéo et La Harmoye (ordonnance du 3 janvier 1839) puis cession de la landes des Aulnais de Kerfro à la commune de L'Hermitage en 1839 (ordonnance du 8 mars 1839).

On rencontre les appellations suivantes : Bodoeou (en 1169-1170), Par. de Bodeou (en 1246), Bodeio (en 1271), Bodoeou (en 1332), Bodeou (en 1368, en 1378), Bodeo (en 1516 - Cartulaire de Redon, en 1535-1536, en 1574), Bodeau (en 1562). 

Nota : Pendant la Révolution, le village de Kérigant devient un centre de résistance chouan : Cadoudal, Carfort et Legris Du Val s'y retrouvent autour de la famille Garnier de Kérigant.

 

PATRIMOINE du BODEO

 

l'église Saint-Théo (1656 –1667), reconstruite en 1703-1706 et oeuvre de l'architecte Soulié. La construction de l'église, au XVIIIème siècle, est financée par Pierre Garnier, sieur de Kérigant. Elle contient la pierre tombale de la famille de Kérigant (1762-1772). L'église est bénie le 8 octobre 1706. Le cimetière de l'église a été déplacé au XXème siècle. Le retable du Rosaire, don de Charles Mallet, est l'oeuvre des ébénistes Oliveau et Jean Blot et date de 1713 : le tableau central est l'oeuvre du peintre Dupont de Pontivy et représente l'apparition de la Vierge à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Le plafond peint (1724) est l'oeuvre des peintres Dupont, père et fils, de Pontivy. L'église abrite une statue en bois polychrome de saint Théo (XVIIème siècle) ;

 

la croix au curé ou du recteur (1639), située route de Kérigant et érigée par le prêtre Alain Perrot pour commémorer la mort de son frère Nicolas ;

 

la croix du bourg (il ne subsiste que le socle) ;

 

la croix du cimetière (XVIIIème siècle). Sa base comporte un calice sculpté ;

 

la fontaine Saint-Théo (XVIIIème siècle), située route de Saint-Martin ;

 

le manoir de Quélineuc (XVIIème siècle), propriété de la famille Macé en 1607 ;

 

le manoir de Kérigant (1664) ou manoir des Portes. Le porche date de 1693. Le manoir a appartenu successivement aux familles Garnier de Kérigant et Callac. On y trouve un four à pain (XVIIIème siècle) ;

 

la maison du bourg (1615). Elle possède un puits et une tour d'escalier ; 

 

la ferme de Kérigant (XVIIIème siècle) ;


ANCIENNE NOBLESSE du BODEO

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble du Bodéo.   

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LA HARMOYE

La Harmoye vient du breton « lann » (ermitage) et de Haermoët (saint Hermoet) un saint breton du haut Moyen Age.

La Harmoye est, semble-t-il, un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Corlay. La Harmoye (Lanharmoet) a le titre de paroisse dès 1249 (Anc. év. VI, 179) dans un acte relatant une donation au village de Kaerromaut (aujourd'hui Kermaux) par Eudes de Quénécan à l'abbaye de Bon-Repos. 

Son histoire est liée à celle des seigneurs de Lanharmoët, bienfaiteurs de l'abbaye de Bon-Repos. En 1414 vit Gieffroy de la Ermouet (Mor. Pr. II, 907). Sous l'Ancien Régime, La Harmoye qui est une trève de la paroisse de Bodéo, dépend de l'évêché de Quimper et de la subdélégation de Quintin. Elle ressortissait au siège royal de Saint-Brieuc et élit sa première municipalité au début de 1790. En 1480, d'après une lettre de François de Bretagne, il existait dans cette paroisse une forêt que l'on nommait Coëra ou Coëtra (comme semble le confirmer le lieu-dit "le Bout-du-Bois"). En 1839, la commune de la Harmoye fait un échange de territoire avec celle du Bodéo (ordonnance du 3 janvier 1839).

On rencontre les appellations suivantes : Lanharmoet (en 1249), Lanarmoit (en 1254), La Hermoyt (en 1321), Lanhermoet (vers 1330, en 1335), La Haermoyt (en 1348), La Ermouet (en 1414), La Hermoet (en 1480), La Hermoet, La Hermoy (en 1669), La Harmois (en 1679), La Harmoye (en 1801).

Note : la commune de La Harmoye est formée des villages : le Bourg, les Touches, le Val, la Villonen, Cartravers, Kermaux, Kerdren, Dieux, les Portes, Clévry, la Vieuville, le Touhary, le Priais, Caradeuc, la Ville-Benoît, Ligouesno, le Corodret, Belorient-Leffot, le Bout-du-Bois, Denoual, Chomel, le Touhary, la Plesse, la Salle, la Jaunois, Cotioret, Kergus, la Richardière, la Houssais, le Feutay, la Motte-des-Plesses, Belle-Vue, le Garatoué et la Lande-de-Kernaux.

 

PATRIMOINE de LA HARMOYE

 

l'église Saint-Gildas (1616-1842), construite sur les vestiges de l'ancienne chapelle de la Sainte-Trinité. Le clocher date de 1842. La chaire date de 1761. Les fonts baptismaux datent du XVIème siècle. L'église a été restaurée à plusieurs reprises. Le tableau qui surmonte l'autel de la chapelle latéral gauche, date de 1761. L'église abrite les statues de la sainte Trinité (XVIème siècle) et de saint Gildas (fondateur de l'abbaye Saint-Gildas-de-Rhuys) ;

 

le calvaire du cimetière (XVIIème siècle). Son socle est daté de 1802 ;

 

la croix Chomel (XVIIIème siècle) ;

 

la croix de Colliéret (XVIème siècle) ;

 

la croix des Touches (XVIIIème siècle) ;

 

le manoir de Kergus (XIXème siècle), propriété de la famille de Chalus ;

 

la ferme du Portail (1626) ;

 

la ferme du Bas-Caradeuc (1564) ;

 

ANCIENNE NOBLESSE de LA HARMOYE

La Harmoye, haute, moyenne et basse justice, appartenait avant la Révolution, à M. le Chevalier de Guichen.

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de La Harmoye. La Harmoye dépendait jadis de la paroisse du Bodéo.

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de L'HERMITAGE-LORGE

L’Hermitage-Lorge tire son nom du château du comte de Lorges.

L'Hermitage-Lorge, ancienne zone forestière du nom de Quoëtra (en 144) ou Coëtrach ou Quintin (en 1524), est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive d'Allineuc. 

Guy-Nicolas de Durfort, duc de Quintin, est comte de Lorges en Beauce. Par lettres patentes données à Versailles en novembre 1706, il obtient que son duché de Quintin prenne le nom de duché de Lorges. Le duc de Quintin et le comte de Lorges, Guy Nicolas de Durfort, fait alors construire le château de Lorges (ou Lorge) entre 1721 et 1730 sur la paroisse de l'Hermitage qui prend ce nom dès 1730. 

La chapelle Notre-Dame de l'Ermitage en la paroisse d'Allineuc existe dès 1506. Elle est érigée en église paroissiale par décret épiscopal (de Mgr André Le Porc, évêque de Saint-Brieuc) daté du 27 février 1627 (Archives des Côtes d'Armor, 2G 1). En 1792, cette paroisse est devenue succursale du canton de Ploeuc. La paroisse de L'Hermitage-Lorge élit sa première municipalité au début de 1790. 

En 1641, le manoir de l'Hermitage appartient à Hervé Coniac, seigneur du Toulmen et de l'Hermitage. En 1640, il l'échange avec Clisson, sieur de Largentaie, contre un office de conseiller à la cour et de commissaire aux requêtes du palais de Rennes. Le 5 janvier 1656, ce domaine appartient à nouveau à Hervé de Coniac. Plus tard, la famille de Coniac échange de nouveau ce domaine avec les Durfort contre la seigneurie d'Allineuc. En 1837, la terre de l'Hermitage est vendue à Jean Marie Allenou. 

En 1658, la famille de La Moussaye bâtit un prêche dans la forêt de l'Hermitage, qui portait alors le nom de forêt de Quintin. En 1660, elle y plaça un ministre du nom de Talaru, et ce prêche devint le siège de l'église protestante de Quintin et le rendez-vous des réformés de Saint-Brieuc et Guingamp. En 1680, Henriette de la Tour-d'Auvergne, soeur de Turenne, fait construire un château près de l'Hermitage et en fait un prêche pour les protestants.

Son territoire est augmenté en trois occasions. Par arrêté du 28 novembre 1827, trois enclaves d'Allineuc, au nord-ouest de Kerno, sont intégrées dans l'Hermitage en 1827. Par ordonnance du 3 janvier 1839, les villages de la Cave-aux-Loups et des Aulnais en Lanfains, sont annexées à l'Hermitage en 1839. Par ordonnance du 8 mars 1839, la lande des Aulnais de Kerfro (le Bodéo) est annexée à l'Hermitage en 1839.

On rencontre l'appellation L'Ermitage en 1446. C'est en 1878 que la commune prend officiellement le nom de L'Hermitage-Lorge (par décret officiel du 25 mars 1878).

Note 1 : l'église protestante de Quintin à l'Hermitage est édifiée en septembre 1658 et fonctionne au moins jusqu'au 30 juin 1680, avec, pour ministre, César de Beaulieu dès le 8 janvier 1674 (Archives des Côtes d'Armor, série I). Elle disparaît en 1680 ou 1681.

Note 2 : la commune de l'Hermitage-Lorge est formée des villages : Le Gros-Foeil, le Bourgneuf, Bel-Orient, les Forges, le Rocher-Laron.

PATRIMOINE de L'HERMITAGE-LORGE

 

l'église Notre-Dame (1506-1658-1720), reconstruite en 1658. L'édifice est en forme de croix latine avec un chevet à pans coupés. Le chevet et le transept datent de 1720. L'Aigle-lutrin date du XVIIème siècle. En 1627, lorsque l'ancienne chapelle est érigée en église paroissiale, il est reconnu que Hervé de Coniac et ses successeurs auraient, dans la nouvelle église, tous droits honorifiques et de patronage. Cette église possède une chapelle (XVIIème siècle) dédiée à Sainte-Anne et Saint-Yves. Le vitrail de la chapelle est l'oeuvre des verriers A. Meuret et F. Lemoine, date de 1875 : il s'agit d'un don des familles Allenou et Veillet-Dufrêche  ;

 

le château des Lorges (1721–1730). Ce château remplace le manoir de l'Hermitage, résidence que possédaient au moins dès le XVème siècle, les seigneurs de Quintin. En 1681, le marquis de La Moussaye vend la seigneurie de Quintin à Guy de Durfort. Le fils de ce dernier, Guy-Nicolas de Durfort se charge d'édifier un nouveau château qu'il nomme "château des Lorges". Du côté des étangs et de la forêt, on compte 57 ouvertures et 15 fenêtres de façade. Propriété de la famille de Durfort-Lorges et chef-lieu du duché de Lorges jusqu'en 1781. La chapelle du manoir primitif était dédiée à saint Jacques. Le 16 mai 1468, le manoir, défendu par Isabeau de Montauban, est assiégé et pris par Sylvestre de la Feillée. Le 18 octobre 1799, le château est le théâtre d'affrontement entre révolutionnaires et chouans ;

 

le château de Bélorient (XXème siècle), édifié par la famille Legris Du Val au début du XXème siècle ;

 

la croix Saint-Lambert (1737 ;

 

les croix Jumelles (1794) ;

 

la croix du cimetière (XVIIème siècle) ;

 

les fermes de Launay-Michel (1741), de la Prise (1700), du Gros-Foeil (1768), de Duretal (1728, 1744) ;

 

la maison de Fréhoux (1719) ;

 

A signaler aussi :

 

l'ancien relais de poste de Tournebride (XVII-XVIIIème siècle) ;

 

les deux enceintes fortifiées de la Belle-Etoile (moyen âge).

 

ANCIENNE NOBLESSE de L'HERMITAGE-LORGE

Le 3 avril 1624, le duc de la Trémoille vend la seigneurie de l'Hermitage à Hervé le Coniac, seigneur du Toulmen. En 1649, Jean le Coniac vend la seigneurie de l'Hermitage à François de Clisson, seigneur de Largentais. Le 5 janvier 1666, la terre de l'Hermitage est rétrocédée à Jean le Coniac. Ce dernier échange la terre de l'Hermitage contre la seigneurie d'Allineuc. La seigneurie de l'Hermitage est unie au comté de Quintin lors de l'érection du duché de Quintin par lettres patentes de mars 1691. 

Lors de la réformation du 18 décembre 1513, sont mentionnées plusieurs personnes :
- du
village des Forges en l'Hermitage-Lorge : Olivier l'Olohiou, Jean Rochedire, Marie Keribet et son fils, Thomas du Bouscq, Pierre Geffiou, Pierre Jamet, Coline Le Bouguen, Pierre Jamet (le Jeune), Jean Boullain et sa mère, Jean Le Bouguen, Jean Treguil, Thomas Treguil, Alain Treguil, Hervé Jouynno, Alain Boschero, Olivier Perrichon, Thomas Bodic, Olivier Boullain, Guillote Hello, Mathurin Tardivel, Guillemette Boullain (veuve de Thomas Bochero) et Olivier Robin.
- du village du Parc en l'Hermitage-Lorge : Thomas et Alain Duaust ou Duault (du Parc d'en-Haut ou Parc d'en-Bas) et Mathurin Collet (de La Villeneuve). A signaler que le domaine du Parc appartenait en 1536 à Etienne, Jehan et Yvonnet Duault

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de L'Hermitage-Lorge. 

L'Hermitage-Lorge dépendait autrefois de la paroisse d'Allineuc

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LANFAINS

Lanfains vient du breton « lann » (ermitage) et, semble-t-il, du latin « fanum » (temple).

Lanfains est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plaintel. Lanfains (Lanfain), mentionnée comme paroisse dès 1428 (archives de Loire Atlantique, B 2979), appartient, sous l'Ancien Régime, au diocèse de Saint-Brieuc et devient commune en 1790. L'ancienne paroisse de Lanfains dépendait du ressort de Saint-Brieuc et avait pour subdélégation Quintin. La cure était à l'alternative.

De 1795 à 1800, Lanfains est le chef-lieu d'une municipalité cantonale, puis chef-lieu d'un canton jusqu'au 27 octobre 1801. Lanfains subit deux modifications de son territoire. Par arrêté du 24 février 1829, Lanfains s'accroît d'une fraction de Saint-Brandan. Par ordonnance du 3 janvier 1839, Lanfains cède à l'Hermitage la Cave-aux-Loups et les Aulnais. 

On rencontre les appellations suivantes : Lanfaen (en 1257), Lanfain (en 1428), Lanfains (en 1516), Lanfaign (en 1536), Lenfeins (en 1642), Lenfains (en 1663), Lenffains (en 1671) et Lanfains (en 1676, archives des Côtes d'Armor, 1E 2358). 

Note 1 : les forges du Pas sont situées en Lanfains, l'Hermitage-Lorge et Saint-Brandan. Le haut-fourneau est en Lanfains. Son établissement est autorisé par ordonnance du 6 août 1826.

Note 2 : la commune de Lanfains est formée des villages : Carestiemble, Roma, le Rillan, etc…

PATRIMOINE de LANFAINS

 

l'église Saint-Guiganton ou Guyganton (1711-1845-1979). Primitivement l'église était dédiée à saint Agathon. Elle est en forme de croix latine. Le clocher est restauré en 1845. La chaire à prêcher, attribuée à Yves Corlay, date du XVIIIème siècle. Les trois retables datent du XVIIIème siècle. Le retable du maître-autel (encadré de saint Guyganton, à gauche, et de saint Lubin, à droite) comporte une statue de Notre-Dame de la Clarté. Le retable situé dans le transept sud possède une statue de l'évêque Saint Nicolas (XVIIIème siècle) et une toile de la Vierge du Rosaire (XVIIIème siècle). Un retable, dédié à Saint-Michel, est situé dans le transept nord et comporte des statues de saint Laurent et saint Gilles. Les fonts baptismaux datent du XVII-XVIIIème siècle ;

 

la croix meunière (vers 1791), située au lieu-dit "La Récompense" ;

 

la croix du Jubilé de l'abbé Urvoy (1851), située route de Quintin ;

 

la croix Pierre (1856), la croix de la Communion (1857), et celle de l'Adoration (1854). Ces croix ont été élevées pendant le ministère (1844-1860) de l'abbé Urvoy ; 

 

le manoir de Roma ou Rosmar (XVIème siècle), propriété de la famille Rosmar, puis de Pierre Coste ou Cottes, époux de Jeanne Guillochon et seigneur de La Ville-au-Pilon (en 1514 et vers 1529), de Jehanne Guillochon (en 1536) et de Charles de La Rivière (vers 1652), seigneur de Saint-Quilhouët à Plaintel ;

 

le manoir de Pors-Fraboulet ou de Fraboulet (XVI-XVIIème siècle), propriété de Mathurin Fraboulet (premier maire de Lanfains) ;

 

le manoir de la Ville-Auray (XVIème siècle). Propriété de Guille L'Archer et son épouse Jeanne Hullin, puis de Guillemin d'Oyneau et son épouse Jeanne Lesné (en 1514), de Mathurine Le Conya ou Coniac et son époux Jehan Audren (en 1536 et en 1569) ;

 

la fontaine Notre-Dame de la Clarté (1546), restaurée vers 1778. Elle est reconstruite à la demande de Jean Marie Le Grain, recteur de 1766 à 1785 ;

 

la fontaine du bas du bourg ;

 

la fontaine Saint-Lubin (XIXème siècle). Elle est située face à la fontaine Notre-Dame-de-la-Clarté  ;

 

la ferme de la Moinerie (1722). Il existait jadis un château de la Moinerie qui a appartenu, avant la Révolution, à l'abbé de Beauport (en Paimpol). Robin Perrin était métayer de l'abbé de Beauport en 1428 ;

 

la ferme de Sainte-Marie (1786) ;

 

la maison des chiffonniers (XVIIIème siècle), située à Porpair ;

 

5 moulins dont les moulins à farine : Les Canards, la Ville-Cadio, La Boulaie, Le Pas et Roma (XVème siècle) ;

 

A signaler aussi :

 

les trois tumulus de Carestiemble (époque romaine) ;

 

les tombelles du Pas (époque protohistorique) ;

 

l'enceinte fortifiée du Clos-Rond ;

ANCIENNE NOBLESSE de LANFAINS

Lors de la réformation du 28 mars 1428, sont mentionnés à Lanfains les nobles suivants : Geffroy Bressin et Guillaume Larchiez. 

Lors de la réformation du 18 mars 1536, sont mentionnées à Lanfains les maisons nobles suivantes : La Touche (aux enfants de Jehan Glouyc), La Ville-Auray (à Mathurine Le Conya ou Coniac et son époux Jehan Audren, anciennement propriété de la famille Douyneaux et L'Archer), Roma (à demoiselle Jehanne Guillochon), Le Bois-Joli (à Geffroy Tardivel), La Moinerie (aux abbés du couvent de Beauport en Paimpol).

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 2 nobles de Lanfains :

 

Guillaume BREXIN (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Guillaume LARCHIER (15 livres de revenu) : porteur d'un paltoc et comparaît armé d'une vouge ;

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de PLAINTEL

Plaintel vient du breton « ploe » (paroisse) et de Numenter, un saint breton du haut Moyen Age (saint Néventer ou Névinter, semble-t-il).

Plaintel est une ancienne paroisse primitive qui englobait jadis outre le territoire actuel de Plaintel, ceux de Saint-Brandan, Saint-Julien, Quintin, Plaine-Haute, Le Foeil et Lanfains. 

Plaintel (Plenevenitre) apparaît en 1202 (lors d'une donation par le vicomte Suhart) et en 1220 (confirmation de la donation par le fils de Suhart) dans des actes de l'abbaye de Beauport. Paroisse dès 1311, Plaintel, qui appartient au diocèse de Saint-Brieuc, est appelée Plantel en 1330 et en 1369 (Procès de canonisation de Charles de Blois). Plaintel avait jadis pour succursale la paroisse de Saint-Brandan (jusqu'en 1790) et la paroisse de Saint-Julien de la Coste (jusqu'en 1732).

L'ancienne paroisse de Plaintel dépendait du ressort de Saint-Brieuc et avait pour subdélégation Quintin. La cure était à l'alternative. Au moment de la Révolution, Plaintel était vicomté, et cette seigneurie appartenait au duc de Lorge. Plaintel élit sa première municipalité au début de 1790, puis cède à celle de Ploeuc par l'ordonnance du 3 janvier 1839 deux enclaves : l'une formée des villages de Caribet et du Petit-Saint-Brieuc et l'enclave des Près-Paillard. En 1821 et 1822, il y a contestation entre les communes de Plaintel et de Saint-Julien au sujet de la chapelle Saint-Gilles (Archives des Côtes d'Armor, V 2071). 

On rencontre les appellations suivantes : Plenevenitre (en 1202), Pleneveniter (en 1220), Pleentel (en 1311), Plantel (vers 1330, en 1371), Plentel (en 1468, en 1480, en 1514, en 1543, en 1569) et Plaintel dès 1580 (archives des Côtes d'Armor, 1E 2359). 

Note : la commune de Plaintel est formée des villages : La Bouyère, Vaubernard, Ravilly, le Chesnay, le Haut et le Bas Roussan, la Ville-Gruel, Tréougat, Créhenny, Ville-Glemel, Villerio, Ville-Brisset, le Grand-Coudray, la Ville-Neuve, Brangolo, Cargarken.

PATRIMOINE de PLAINTEL

 

l'église Saint-Pierre (1759-1761), oeuvre de l'architecte Vaulagé et restaurée en 1846. Cette église était primitivement dédiée à saint Numenter ou Néventer, un saint breton. Le haut du clocher date de 1845-1846. On y trouve un ossuaire du XVIIIème siècle. La reconstruction de cette église est autorisée par arrêt du Conseil d'Etat le 9 août 1757. L'église est bénie le 28 octobre 1761. L'huile sur toile, en hommage à l'abbé Cormeaux (1756-1794) mort durant la Terreur, est l'oeuvre de Xavier de Langlais et date de 1966 ;

 

la chapelle Saint-Gilles (XVI-XVIIème siècle), située à la Croix-Dollo et édifiée par la famille des Angier (ou Anger), seigneurs de Crapado. Elle a été reconstruite au XVIIème siècle et vendue comme bien national le 21 frimaire de l'an IX. On y voit deux blasons encastrés l'un dans l'autre : celui de la famille de Brangays, seigneur de Brézillet à Ploufragan, et celui de la famille des Angier, seigneurs de Crapado à Plaintel. Le 18 juin 1815, a lieu le combat de Saint-Gilles, qui oppose, autour de la chapelle, une colonne républicaine aux chouans de Garnier de Kérigant ;

 

la chapelle Saint Jean Baptiste (XVIIème siècle - 1836). La chapelle est édifiée au XIXème siècle par Louise Digaultray (épouse de Jean Baptiste Digaultray - 1763-1831) ; 

 

la chapelle Notre-Dame du Beau-Chemin (1877). La première pierre est bénie le 28 mai 1877. La chapelle est bénie le 1er septembre 1878. Elle abrite quelques statues anciennes : sainte Anne, la Vierge, saint Joseph et saint Jean-Baptiste ;

 

la croix de Saint-Quihouët (haut Moyen Age) ;

 

la croix, située près de l'église (XVIIIème siècle) ;

 

la croix, située près de l’école Saint-Joseph (XVIIIème siècle) ;

 

un socle de croix (1782), situé à Belle-Vue-les-Bouillons. Il porte le nom de Aubain, son donateur ;

 

la croix de mission (1877), située route de Ploeuc ;

 

la fontaine de Saint-Quihouët ;

 

la fontaine de Saint-Gilles ;

 

le château de Saint-Quihouët (XVIIème siècle), édifié par la famille de La Rivière, seigneur de Ploeuc. Propriété de Pierre de la Rivière (ou Ripviere) en 1514, de Guillaume de La Rivière en 1536 et de René de La Rivière en 1569. Puis propriété, en 1781, du marquis de la Fayette, qui le vend peu de temps avant la Révolution. Il est vendu pendant la Révolution à Toussaint Duval. Tombé dans les mains de M. et Mme Digautray ou Digaultray (Louise Digaultray est la fille de Toussaint Duval), ces derniers l'ont transformé en hôpital, et en ont fait don aux orphelins de Plaintel, Quintin, le Foeil et Saint-Brandan. On y trouve un pigeonnier du XVI-XVIIème siècle. Cette demeure aurait été anciennement une maison de Templiers. Ce lieu a été occupé aussi jadis par de faux monnayeurs. La chapelle est dédiée à saint Jean-Baptiste. Outre cette chapelle située à l'extérieur, l'établissement de Saint-Quihouët possédait une chapelle particulière ;

 

le château de Trébua (XVI–XVIIIème siècle). Propriété de Guillaume Guillochon en 1514 et de Françoise Guillochon en 1569. Propriété de la famille Le Coniac (vers la fin du XVIIIème siècle) ;

 

le manoir de Créhenny-la-Noblesse ou Crehenic (XVIème siècle). Propriété de François Fortin en 1514, de Gilles Le Gourvinec (ou Gourvynec) et son épouse Anne Saoullet en 1536 ;

 

le manoir du Bois-Faucheur (XVII-XVIIIème siècle), propriété de la famille Pellouezel, seigneurs de Plurien et de Trébry. Propriété de François Pellouesel (ou Pellouezel) en 1514 ;

 

le manoir de Cargléhen ou Carnel (XVIIème siècle). Propriété d'Yvon Cosson en 1514 ;

 

la ferme des Isles (XVIIème siècle) ;

 

les moulins à eau du Chênay (ou Chesnay), Nevo, du Carmé, Rouyo, Richard, de Créman (ou Crenan), de Guihouet ;

 

A signaler aussi :

 

le tumulus du Gourlay (époque néolithique) ;

 

le menhir de la Roche-Gourmelle ;

 

le menhir du Petit-Vauridel ou du Goulay (époque néolithique) ;

 

l'ancien Institut Digaultray-Duval (1836). La terre de Saint-Quihouët est donnée le 12 novembre 1835 par Mme Jean Baptiste Digaultray, née Louise Duval, aux pauvres de Plaintel pour y fonder un orphelinat. Les Filles de la Sagesse de Saint-Laurent sur Sèvre (Vendée) sont chargées de tenir l'établissement qui ouvre ses portes en 1836. L'établissement médico pédagogique est aujourd'hui la propriété du département ;

 

l'ancien manoir de Crapado. Il appartenait, en 1514, à Jeanne Le Bouteiller, dame de Crapado et du Plessis-Balisson, puis, en 1536, à Jean de La Rivière. Un peu plus tard, il vit naître Claude Anger (ou Angier), baron de Crapado ;

ANCIENNE NOBLESSE de PLAINTEL

Les premiers vicomtes de Plaintel sont les Dol (ou Dolo ou Dollon). Après eux, viennent les Gautron (ou Gauteron) puis les Robien. En 1214, Plaintel appartenait à Jean de Dol, qui assista à la bataille de Bouvines. Son fils Nicolas fut seigneur de la Ville-Maingui et de Plaintel. La postérité de ce dernier s'étant éteinte, Jeanne de Dol, dame de Plaintel, épousa Rolland Gautron, dans la maison duquel elle apporta tous ses biens. Ce Rolland se distingua au siège de Rennes en 1356 (il était petit-fils de Jean Gautron, qui fut tué à la bataille de Poitiers, en combattant pour le roi Jean). Jacques Gautron, vicomte de Plaintel, sieur de la Ville-Maingui et de la Ville-Hamon épousa Claude de Robien, fille de Jacques de Robien. Leur fils, Christophe Gautron, chevalier de l'ordre de Saint-Michel et gentilhomme de la chambre du roi, obtint, en 1605, des lettres du roi Henri IV, pour prendre le nom de Robien. Il épousa Catherine de Bourgneuf de Cucé, de laquelle il eut Sébastien de Robien, conseiller au parlement de Bretagne, marié à François du Gage.

En 1500, les maisons nobles de Plaintel étaient : la Coudrais (à Jean Robien), la Coste (à Pierre Dollo), le Pré au Roi (à François Le Fèvre), le Plessis (à Pierre du Plessis), la Grand'ville (à Pierre de la Garenne), la Ville-Jagu (à Amaury Crehallet), Crehennic (à François Fortin), la Villerio (à Jean Guillomy), les Preturquis (à Marguerite Dollo), Trebual (à G. Guillochen), le Bois-au-Fouchours (à F. Pellouesel), Bellenoé (à Yvon Jourdan), le Fresne (à Jean Dollo), Saint-Guionic (à Pierre de la Rivière), la Goupillière (à Pierre Rouessel), la Carnelle (à Yvon Casson), la Garenne (à Tristan Person), le Gourlay (à demoiselle Margelie Le Morgant), la Coudraye (à Claudine du Boisgelin), le Chernot (à Yves de la Fosse), les Tennières (à Bienvenu-le-Moine), les Quatre-Veaux (à Yves Budes, sieur du Tertre-Jouan), le Quartier (à Valence Pellepore), Bouessel-au-Chesnay (aux héritiers de Pierre Bouessel), la Coudraie (à Olivier d'Artelles), autre Preturquis (à Anne Saoullet), la Perthenault-au-Plessis (à Pierre Perthenault), le Fresne (au comte de Laval), la Villenyo (à Michel Guilloumay), la Cheverne (à Guillaume de la Rivière), le Préoré (à François Le Fèvre), la Villegoures (à Charles Budes) et Louvoural (à Henri Etienne).

Lors de la réformation du 20 mars 1536, sont mentionnées à Plaintel les maisons nobles suivantes : La Ville-Menguy, Le Chesnay et La Ville-Hamon (à Olivier Gaultron), Le Fresne (au comte de Laval), Crapado (à Jehan de La Ripviere), La Belle-Noë (au sieur du Pellen), La Ville-Rio (à Michel Guillouyt, anciennement à la famille Clerotz), Le Chesnay (à Jehan Mouligne), une maison (à Jehanne de La Roche, veuve de Jehan Poisson, anciennement à la famille Dollo, sieurs de La Coste), Crehannyc et Pres-Turquys (à Gilles Le Gourvynec et son épouse Anne Saoullet), La Coste et Jarts (à Olivier de La Chastaigneraye), Prez-Turquis (à un nommé Philbert et son épouse Marguerite Dollo), Les Chesnotz (à Henri Poillepoc), Saint-Quihouët, La Chevrue, Le Plesseix et Vau-Fauchoux (à Guillaume de La Ripviere), Le Quartier-Pailleporc (aux héritiers de Bertrand de Quelneuc), Quatrevaux (à Jacques Budes), La Goupilière (à Olivier Robert), Le Gourlay (à Eonnet Darseilles), Le Gourel (au sieur de Beaumanoir), La Grand-Ville (à Pierre de La Garaine), La Couldraye (au sieur de Robien), Le Pre-au-Raye (à François Le Febvre, anciennement à Guillaume Gaultier), une autre maison de La Couldraye (à Olivier Darseilles), La Ville-Gourelle (à Charles Budes), La Couldray, des terres appartenant aux enfants de Jehan Poisson et anciennement propriété de Pierre de Quelleneuc.

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc de 1480, on comptabilise la présence de 22 nobles de Plaintel :

 

Jehan ABRAHAM (5 livres de revenu) : porteur d'un paltoc et comparaît armé d'une vouge ;

 

Alain BOUEXEL de la Goupilière (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Jehan CLERO (3 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Geoffroy D'ARCELLES (15 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Guillaume D'ARCELLES (5 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Jehan D'ARCELLES (7 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Guillaume DE CREHALOT (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Geoffroy DE LA FOSSE (50 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Guillaume DE LA RIPVIERE (80 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Arthur DOLLO (200 livres de revenu) : comparaît en homme d'armes ;

 

Guillaume DOLLO de la Villemenguy (200 livres de revenu) : excusé comme appartenant à la maison du seigneur de Quintin ;

 

Michel DOLO (10 livres de revenu) : défaillant ;

 

Jehan DU HINO (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Pierre GUERNIC (2 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une pertuisane ;

 

Alain GUILLOCHON (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Guillaume LUCAS (10 livres de revenu) : porteur d'un paltoc et comparaît armé d'une vouge ;

 

Thomas PELLEPORC (50 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Geoffroy PELLOUAYSEL (5 livres de revenu) : défaillant ;

 

Philippe PERCEVAULT (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Pierre PLEXAIS (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Pierre SAOULET (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;

 

Pierre SAULET : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;