Leon XII 1823-1829
Né près de Spolète le 22 aout 1760, secrétaire privé de Pie VI, nonce à Cologne puis chargé de plusieurs missions diplomatiques -notamment à Paris auprès de Napoléon -, Annibal della Genga est élu après un mois de conclave par les conservateurs qui veulent rompre avec la politique de Pie VII, qui a surtout été celle de son secrétaire
d'état, le cardinal Consalvi.
Léon XII est un homme rigoureux, d'une grande hauteur morale, mais peu enclin au commandement et à l'initiative. So pontificat est marqué par une vive réaction contre les idées progressistes - il
condamne la tolérance, la franc-maçonnerie, les carbonari, qui travaillent à l'édification d'une Italie laïque contre la Sainte-Alliance entre Rome et l'Autriche, augmente les mises à
l'Index, renforce le Saint-Office (inquisition) et proclame 1825 année sainte, pour expier les péchés de la Révolution. La réaction se fait sentir aussi
dans l'administration des états redevenus pontificaux, où tous les progrès de Consalvi avait apporté sont abolis, avec un retour à une aristocratie aussi suffisante que dépensière, àdes impôts
aussi injustes que lourds pour la bourgeoisie ; le clergé, comme la police, surveillent les faits et gestes, et, à la moindre incartade ou dénonciation, distribuent amendes et peines
d'emprisonnement. Les états pontificaux sont devenus les plus arriérés dans une Europe pourtant en pleine fièvre rétrograde.
Toutefois, Léon XII finit par calmer le zèle conservateur de son entouragen et rappelle Consalvi. Il signe des concordats avec plusieurs pays et entreprend de diminuer les impôts. Il n'en meurt
pas moins le 10 février 1829, à l'âge de 69 ans, profondément impopulaire.