Pie VII  1800-1823
Né en Emilie le 14 aout 1742, dans la noblesse locale, entré chez les Bénédictains à 14 ans, Barnaba (en religion Gregorio) Chiaramonti, professeur de théologie à Parme, puis à Rome, est nommé évêque de Tivoli, puis fait cardinal par Pie VI. Ouvert aux idées modernes, il déclare, dans son sermon de Noël 1797 que le christianisme n'est pas incompatible avec la démocratie. Elu car à l'écart de tous les clans, et en un moment périlleux pour la papauté, qui a besoin d'un homme de talent pour la relève, Pie VII -qui a  pris pour secrétaire d'état le cardinal Consalvi, qui saura tenir fermement l'administation de l'Eglise dans des moments périlleux pour elle - signe avec Paris le concordat du 15 juillet 1801 : rétablissement du culte aboli pendant la Terreur ; accord sur la nomination des évêques, ce qui l'oblige à déposer un certain nombre de prélats "anticoncordaires". Bonaparte fait alors voter les lois organiques qui mettent le clergé dans la pure lignée du gallicisme. Pie VII proteste mais se rend quand même, malgré les réticences du cardinal Consalvi, à la cérémonie du sacre, le 2 décembre 1804, à Notre-Dame de Paris, où le premier consul se montre plein d'égards pour lui, mais se couronne lui-même -aucun empereur n'avait oseé le faire jusque là !
Plus tard, Pie VII refuse de s'associer au Blocus continental. Napoléon s'empare de Rome et des états pontificaux (1809). Pie VII excommunie les spoliteurs. En réponse, il est conduit de force à Fontainebleau, où l'empereur obtient la signature d'un nouveau concordat, dans lequel Pie VII renonce à sa souveraineté temporelle et accepte de résider en France. Le papoe se rétracte peu après, et seul les événements de 1814 le sauvent de la colère impériale. Rentré à Rome avant les Cent-Jours, il obtient do congrés de Vienne la restitution des domaines du Saint-Siège, hormis Avignon. Réinstallé dans la capitale italienne, il rétablit l'ordre des Jésuites (1816).
Après la chute de Napoléon, il intercède auprès des nations victorieuses en faveur du captif de Sainte-Hélène et accueille sa famille à Rome, se refusant à toutes représailles politiques ou vengeances personnelles. L'un des derniers actes est la condamnation du carbonarisme, société secrète républicaine qui s'agite dans la péninsule. Il meurt le 20 aout 1823 à 81 ans des suites d'une chute dans laquelle il s'est fracturé le col du fémur. Sa ténacité face à un Napoléon arrogant, puis sa générosité lorsqu'il a été vaincu, sa bonté et sa piété ont marqué ses contemporains, et rendu un peu de son éclat à la papauté.