Gregoire XVI 1831-1846
Né en Vénitie le 8 septembre 1765, membre de l'ordre érémitique des Camaldules, professeur de philosophie, élu vice-général de son ordre en 1826, Bartolomeo
Alberto Cappellari est désigné pape, après un conclave de cinquante jours, par les conservateurs et avec le soutien de Metternich, chancellier d'Autriche, partisan de l'absolutisme. Ainsi
fait-il, dès qu'il occupe la chaire de Saint-Pierre, appel à l'Autriche pour réprimer les désordres qui, de France, ont gagné les états pontificaux (1831). L'esprit révolutionnaire a éclaté à
Modène et a gagné les autres villes.
La révolution écrasée, Grégoire reprend la tâche de Léon XII en s'engageant dans le courant réactionnaire hostile aux idées nouvelles et aux libertés populaires. En France, il sanctionne la
doctrine de Lamennais et son journal l'Avenir auquel collaborent Lacordaire et Montalembert : il leur reproche un christianisme libéral favorable à une
séparation de l'Eglise et de l'Etat. Malgré cette condamnation, le liberalisme chrétien, qui tente de répondre aux problèmes posés par la révolution industrielle, continuera à se répendre.
Sous le pontificat de Grégoire XVI, de grands efforts missionnaires sont réalisés aux colonies, où la traite des Noirs est sévèrement condamnée : l'Eglise cherche à conquérir dans le monde le
terrain qu'elle a perdu en Europe. Ses contemporains reprochent d'ailleurs au pape le peu de soutien accordé aux patriotes catholiques massacrés par les troupes russes qui ont annexé la Pologne.
A Rome, Grégoire XVI encourage les arts (mais pas la science) er crée un jardin botanique et un musée étrusque. Homme enjoué, fidèle à la simplicité monacale de ses débuts, mais d'esprit étroit
et incapable de comprendre le monde qui l'environne, il meurt le 1 juin 1846 à 81 ans, d'un cancer du poumon - il n'a jamais caché son goût pour les tabacs forts.