Charles IX de France
(1550-1574)
En décembre 1560, alors qu'il n'a que 10 ans, il succède à son frère François II. Il règne d'abord sous la tutelle de sa mère,
Catherine de Médicis, qui est parvenue à écarter Antoine de Bourbon, premier prince du sang, qui pouvait prétendre à la régence, en échange de la charge de lieutenant général du
royaume.
Il ouvre, le 13 décembre 1560, les États Généraux convoqués par sa mère et prend part au colloque de Poissy qui oppose catholiques et protestants. Organisé par Catherine de Médicis et Michel de
l'Hospital, il a pour but d'essayer de rapprocher les deux confessions. Hélas cette rencontre se solde par la seule constatation des différences existantes entre les deux parties, sans définir un
accord.
Le duc de Guise prétexte une préparation en vue d'une éventuelle guerre civile pour orchestrer le massacre de Wassy. Regagnant Paris et arrivant à Wassy, il souhaite assister à la messe.
Entendant des chants repris par plusieurs protestants, il enrage et une échauffourée commence. Guise et quelques uns de ses hommes sont blessés. Il envahit la grange où se sont réfugiés les
protestants et les massacre.
Le massacre de Wassy est à l'origine de la première guerre de religion. Les chefs protestants Louis de Condé et l'amiral Coligny sont battus à Dreux le 19 décembre 1562. François de Guise met le
siège à Orléans. Il y est assassiné par un fanatique protestant : Poltrot de Méré. Antoine de Bourbon est tué à Rouen. Catherine de Médicis, profitant de la disparition d'un chef de chaque côté,
signe la paix en offrant la liberté de culte aux protestants, mais seulement en privé.
Charles IX est proclamé majeur le 17 août 1563, à Rouen. La reine-mère, espérant sceller l'unité du royaume autour de son fils présente le jeune roi à ses sujets au cours d'un périple qui débute
le 24 janvier 1564 pour finir le 1er mai 1566. Charles IX signe en avril 1564, à Troyes, un traité avec l'Angleterre par lequel Calais redevient définitivement française. En juillet il signe
l'ordonnance qui établit le début de l'année au 1er janvier, au lieu de Pâques auparavant. Dans la période comprise entre décembre 1565 et mars 1566 le roi et sa cour résident à Moulins. C'est là
que l'amiral de Coligny sera innocenté par le conseil du roi de toute responsabilité dans l'assassinat du duc de Guise.
En novembre 1567, Montmorency trouve la mort en combattant les protestants qui tentent d'assiéger Paris. Charles IX le remplace par son frère, Henri, le futur roi Henri III. Il lui donne le titre
de Lieutenant général du royaume. Henri représente les Valois durant les deuxième et troisième guerres de religion. En 1569 il devient intendant général du royaume.
La paix est signée le 23 mars 1568, mais elle sera de courte durée. Les hostilités reprennent principalement dans l'ouest. Le frère de Charles IX s'illustre durant l'année 1569 à Jarnac et à
Moncontour. A Jarnac, le prince de Condé est fait prisonnier et est exécuté. Coligny réussit à se retrancher à La Rochelle. Catherine de Médicis signe la paix en 1570. A partir cette même année,
Charles IX se défait de la tutelle de sa mère. Signé le 8 août 1570, le traité de Saint Germain offre des concessions aux protestants. Les villes de La Rochelle, Cognac, Montauban sont reconnues
comme des places protestantes. La liberté de culte est admise sauf à Paris. Ce rapprochement avec les protestants entraîne le retour à la Cour de l'amiral Coligny. Ce dernier influence Charles
IX. Cependant Catherine de Médicis n'apprécie pas ces initiatives; les Guises, désireux de venger la mort de leur père, se proposent pour éliminer Coligny en engageant des tueurs à gage.
Le 22 août 1572, un attentat est donc réalisé contre l'amiral Coligny. Alors qu'il rentre à l'hôtel de Rochefort dans l'actuelle rue de Rivoli, l'index de sa main droite est arraché et son bras
gauche blessé par une décharge d'arquebuse. Charles IX, toujours soucieux d'éviter une escalade dans la violence, se rend au chevet de Coligny.
Dans la nuit du 23 au 24 août, suivant le parti des Guise, il ordonne le massacre des chefs protestants : c'est la saint Barthélemy. Il en revendique la responsabilité le surlendemain devant le
parlement de Paris. Il ordonne à ses gouverneurs de maintenir la paix civile, mais cela n'empêche pas les massacres dans de nombreuses villes, jusqu'en octobre de la même année.
Charles IX revendique ses actes, bien qu'il n'en avait pas prévu les extensions sur tout le royaume. Ces évènements déclenchent une quatrième guerre de religion, constituée essentiellement par
les sièges de La Rochelle et Sancerre. Le frère de Charles IX, le duc d'Anjou, futur roi Henri III, élu roi de Pologne, doit quitter la France pour rejoindre son royaume. Cette guerre s'achève
par la signature de l'édit de Boulogne en juillet 1573. Ces massacres de la Saint Barthélemy entament la confiance envers Charles IX. Le parti des Huguenots, bien qu'affaibli, n'en est pas pour
autant éliminé. Les protestants se réorganisent durant l'année 1573 et se rebellent. Charles IX se retrouve seul et sa santé s'affaiblit.
Après une accalmie, courant décembre, la maladie revient. Il a des saignements de plus en plus fréquents. Une rumeur de complot envers Charles IX pour favoriser la montée du trône de son frère
Henri (et soi disant avec l'accord de Catherine de Médicis), vraie ou fausse, aggrave encore la santé du roi. Ce dernier se retire dans la forteresse de Vincennes. Il meurt le 30 mai 1574.