François Maurice Adrien Marie Mitterand

JPEG - 5.7 ko
François Mitterrand

Né à Jarnac (Charente) le 26 octobre 1916, François Mitterrand grandit dans un univers bourgeois, catholique et provincial. Son père ancien chef de gare reprend la vinaigrerie familiale.

Il vient à Paris pour étudier la littérature et le droit, il est élève à l’École libre des sciences politiques, devient Volontaire national dans le mouvement de jeunes du colonel de La Rocque qui prône un exécutif fort et se situe à l’extrême de la droite.

François Mitterrand est un étudiant politisé, qui n’hésite pas à participer aux manifestations contre les "métèques". Il n’est ni fasciste ni antisémite. Il reste profondément littéraire, comme le montrent ses textes sur Mauriac, Gide ou Montherlant. Mais sa pente l’entraîne à la droite de la droite.

Après s’être évadé des camps allemands de prisonniers, en décembre 1941, François Mitterrand est le chef de la section presse du Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre du début de 1942 à celui de 1943. Il est acquis à la cause de Philippe Pétain, convaincu que le vainqueur de Verdun reste le meilleur rempart contre l’hégémonisme allemand.

Il commence à s’intéresser à la Résistance dès le milieu de 1942. Tout en pratiquant le double jeu, il évolue lentement, mais sûrement. En 1943, après avoir été décoré de la francisque, François Mitterrand entre officiellement dans la Résistance à la fin de l’année, et se rend à Londres puis à Alger. Dans ses Mémoires de guerre, le général de Gaulle qui, dès leur première rencontre, le juge sévèrement, lui rend néanmoins hommage et le cite parmi ceux qui, de l’intérieur des frontières, informaient la France libre. Le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés, qu’il animait, a été homologué, dès 1948, comme "appartenant à la Résistance intérieure française".

Le fait de rencontrer des communistes et des socialistes dans les camps puis dans la Résistance a laissé des traces profondes. À la Libération, François Mitterrand est très à gauche. Pour un peu, il prônerait la révolution.

François Mitterrand se rapproche du centre gauche, ce qui lui permet d’être onze fois ministre sous la IVe République. Alors que les gouvernements tombent. C’est l’arrivée du Général de Gaulle au pouvoir qui en 1958 qui va le faire basculer définitivement à gauche.

Battu aux élections présidentielles de 1965, il devient le chef du Parti Socialiste au congrès d’Epinay en 1971. Ce n’est que le 10 mai 1981 qu’il deviendra le Chef de l’Etat Français et ce pendant 14 ans.

S’il n’a pas décidé de l’heure exacte de sa mort, François Mitterrand, qui souffrait d’un cancer depuis une quinzaine d’années, l’avait en tout cas programmée. Une semaine avant de rendre son dernier soupir, le 8 janvier 1996, au petit matin, l’ancien président avait décidé de ne plus s’alimenter et de refuser tous les médicaments. Il a vu sa fin venir ; il l’a même sollicitée.