Louis-Philippe 1er
- Louis-Philippe 1er
Né à Paris le 6 octobre 1773, mort à Claremont, Angleterre en 1850, Louis-Philippe est le cousin de Louis XVI, Louis XVII, Charles X et fils aîné de Louis Philippe Joseph, duc de Bourgogne (dit Philippe Egalité) et d’Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, elle-même descendante du comte de Toulouse (fils légitimé de Louis XIV et de la marquise de Montespan). A noter qu’elle est aussi la cousine de son époux.
Portant le titre de duc de Valois puis celui de duc de Chartres en 1785, il est élevé par la comtesse de Genlis (dame d’honneur de sa mère). Cette dernière va lui donner une formation à la vie pratique en même temps qu’une culture plus poussée que celle des princes de ce temps.
Très tôt, Louis-Philippe se lance dans l’aventure révolutionnaire en s’inscrivant au club des Jacobins en 1790. Puis il part rejoindre la Garde nationale et s’engage ainsi dans l’armée révolutionnaire.
Louis-Philippe participe aux batailles de Valmy et de Jemmapes. Mais, lassé des excès de la Terreur, il déserte et passe à l’ennemi avec le général Dumouriez. Cette traîtrise rejaillit sur sa famille et son père Philippe-Égalité est aussitôt mis en accusation et guillotiné, en novembre 1793.
A partir de maintenant il connaît des jours difficiles. Proscrit par les républicains, haït par les royalistes, il se réfugie tout d’abord en Suisse où il donne des leçons de mathématiques sous le nom de Chabeau-Latour. Il va aller ensuite à Hambourg en 1795, en Suède et en Amérique en 1796. C’est en 1800 qu’il s’installe en Angleterre et tente de se réconcilier avec Louis XVIII en dépit de son passé révolutionnaire.
Réfugié en Sicile en 1809, il épouse en Sicile la princesse Marie-Amélie de Bourbon, fille du très conservateur Ferdinand Ier, roi de Naples. De ce mariage naissent huit enfants : les ducs d’Orléans, de Nemours, de Montpensier et d’Aumale, le prince de Joinville, Louise-Marie (future épouse de Léopold Ier, roi des Belges), Marie (future reine de Wurtemberg) et Clémentine (future duchesse de Saxe-Cobourg-Gotha).
En 1814, sa deuxième tentative de réconciliation avec Louis XVIII s’avère fructueuse, ce dernier l’autorise à rentrer en France et lui rend les biens de son père. Il sera cependant maintenu à l’écart de la cour et lors des Cents Jours en 1815 il ne suit pas son cousin à Gand préférant aller en Angleterre. C’est seulement en 1817 que Louis XVIII l’autorise à sortir de ce deuxième exil.
A la tête de l’immense fortune des Orléans qui sera augmentée des 17 millions de l’indemnité offerte à ceux qui ont subi des pertes lors de la Révolution (loi dite du « milliard des émigrés » en 1725), Louis-Philippe par ambition personnelle, entre ouvertement en lutte contre son cousin Louis XVIII. Il reçoit dans sa résidence parisienne du Palais Royal des gens tels qu’Adolphe Thiers ou le banquier Jacques Laffitte et devient en quelque sorte le porte parole des opposants libéraux.
Lors de la Révolution de 1830, une partie de la bourgeoisie ayant souhaité la chute des Bourbons tout en se méfiant de la République met en avant le nom de Louis-Philippe. Dès la fuite de Charles X, les républicains proposent au duc d’Orléans la lieutenance générale du royaume le 30 juillet 1830.
Le 31 juillet Louis-Philippe est présenté aux parisiens depuis le balcon de l’Hôtel de Ville. Le 7 août 1830 suite à un vote favorable des Chambres il devient Louis-Philippe 1er. Il refuse le titre de roi de France qui l’aurait fait Philippe VII au profit du titre de roi des Français et prête serment à la Charte constitutionnelle de 1814. A noter que cette chartre à été révisée pour mettre en avant l’utilisation du drapeau tricolore, la baisse du cens , l’abolition de la censure et la liberté de la presse.
Afin de ménager les républicains, les bonapartistes et la majorité de la classe politique, Louis-Philippe va choisir une politique libérale. Pour se faire il va nommer le banquier Jacques Laffitte à la tête de la présidence du conseil. Très vite les républicains deviennent menaçants, pour calmer le jeu Louis-Philippe appelle Casimir Perier à la tête du gouvernement en mars 1831.
Avec ce nouveau gouvernement arrivent les persécutions contre les bonapartistes, les républicains, les légitimistes et les émeutiers, tels les Canuts de Lyon. En 1832 Casimir Perier succombe au choléra et c’est Soult qui sous l’étroite surveillance de Louis-Philippe continuera cette politique.
Plus conservatrice que jamais, la monarchie est vivement attaquée par les légitimistes que sont la duchesse de Berry et son fils le comte Chambord. Ces derniers contesteront à Louis-Philippe son titre royal. Les républicains déclenchent des insurrections très violentes en avril 1834 à Lyon et Paris, qui débouchent sur la sanglante répression de la rue Transnonain le 15 avril 1834.
Plus impopulaire que jamais, Louis-Philippe est victime de plusieurs attentats dont celui de Fieschi le 28 juillet 1835. Les présidents du Conseil se succèdent, Adolphe Thiers en 1836 et 1840, Molé et Soult qui feront de brefs intérims. C’est enfin Guizot qui accède au pouvoir, plus conservateur que jamais il ignorera les classes défavorisées et la petite bourgeoisie trop peu fortunée pour accéder au droit de vote. Il sera président du Conseil pendant 8 ans.
La crise économique qui frappe le pays à partir du milieu des années 1840, la mort de l’héritier de la couronne, le très populaire duc d’Orléans, le vieillissement d’un roi inconscient de la ruine qui menace son trône mènent à la fin de la monarchie de Juillet.
L’interdiction et la répression d’un banquet radical le 21 février 1848 vont entraîner la démission de Guizot le 23 février. Ce même jour, la fusillade du boulevard des Capucines lance dans la capitale un vaste mouvement révolutionnaire. Pour ne pas faire tirer sur le peuple, Louis-Philippe choisit d’abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris le 24 février. C’est trop tard ! C’est la fin de la monarchie.
Louis-Philippe quitte le territoire à destination de la Grande-Bretagne. La reine Victoria met à sa disposition le château de Claremont (dans le Surrey) où il meurt deux ans plus tard, le 26 août 1850.